Psychologie clinique : TD n°4
L’adolescence
Texte « Notule sur la crise de l’adolescence ; de la déception à la conquête » (Evelyne Kestemberg) :
D’après l’auteur, la période de l’adolescence ne revêt pas un caractère pathologique. De plus, la période de latence est tout aussi importante que la petite enfance, lors de la puberté.
L’adolescent n’est plus protégé par son immaturité corporelle. A 3-5/6ans, l’identification aux parents permet de renoncer à l’investissement de ces objets amoureux. A l’adolescence, on s’écarte de ces imagos et renonce à l’identification.
L’idéal du moi est l’instance de la personnalité où convergent le narcissisme et l’identification parentale. Le sujet cherche à ressembler à l’objet investit.
L’adolescent est une personne qui se cherche et qui est en contradiction avec lui-même. Il cherche à retrouver le vécu de latence dans lequel il était tranquille. Cette recherche est privilégiée dans le groupe de pairs.
A la puberté, le corps se transforme et le jeune adolescent est déstabilisé par son corps qu’il ne maîtrise plus. Ce changement entraîne un bouleversement psychique : les émois sexuels de la période oedipienne sont réveillés. Il y aura déception car la vie ne change pas du tout au tout, l’attente à la prépuberté ayant modifié psychiquement la vision de la famille et de la culture. Le courant tendre et le courant sexuel sont séparés. Les relations aux autres sont sexualisées, ce qui marque l’acceptation de la finitude sexuée, nécessaire à l’adolescent (alors que ce n’était pas le cas pendant la période de latence ; c’est un renoncement).
Intolérance à la frustration :
A l’adolescence, on note des comportements de passage à l’acte plus ou moins importants comme le refus d’attendre. L’attente permet d’investir des projets, de repousse la satisfaction et de mieux gérer les pulsions et l’incertitude en prouvant être résolu à un projet.
La crise :
Elle signifie les bouleversements et comment ils sont vécus. L’environnement est très déterminant dans la réaction de l’adolescent. Il ne faut pas d’empiètement de son espace, le respect de cette intimité permettant qu’il se sente respecté dans sa personne. Si le parent survit à ces modifications et reste dans sa peau d’adulte, cela rassure l’adolescent. Les provocations de l’adulte remettent en jeu ce qu les parents ont eux-mêmes vécus avec leurs parents.
Il y a besoin d’une distance psychique, ce qui montre une extrême dépendance avec l’érotisation pulsionnelle des relations oedipiennes.
Modèle de l’anorexie mentale :
- Clivage du moi
- Besoin de contrôler et maîtriser ce qui est ce l’ordre de l’incontrôlable, à savoir la puberté (qui arrive forcément et implique un corps qui va pouvoir séduire.
- Fait naître une symptomatologie secondaire comme l’arrêt des règles ou de la croissance des seins.
Dépression à vif :
- Grand investissement sexuel et inhibition intellectuelle
- Mais sexe différent d’une rencontre de l’autre
- Vécu d’une grande solitude
Rester dans le fantasme sans passer à l’acte permet :
- d’investir et de préparer le psychisme.
- de ne pas faire les choses avant de supporter de pouvoir les faire.
- de supporter la dépendance à l’objet et l’investissement de projets.
Premier sentiment de dysmorphophobie :
L’adolescent a l’impression qu’il n’est plus celui qui habite son corps. Il y a un problème de lien entre la réalité extérieure et intérieure. Le Moi est sidéré par rapport aux changements (délire qui recréé la réalité du Moi).
D’après Philippe Jeammet, l’environnement aura autant d’importance à l’adolescence que dans les temps plus anciens. L’adolescent doit sentir qu’il est aidé dans ses difficultés.
Souvent, les rencontres déterminent le destin avec parfois des fragilités similaires mais deux histoires différentes.
Le Moi sidéré n’a pas recours aux mécanismes de défense face aux sources pulsionnelles. Par l’afflux d’excitations trop important, le Moi est débordé, d’où le besoin d’adultes, de stabilité, dans l’environnement.
Période de latence :
- La sexualité est cachée aux adultes mais pas absente.
- Installation de la pudeur.
- Le jeu sexuel pendant la latence peut être mis en parallèle avec la psychose froide et son délire caché.